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Ultra Marathon France : une association, une revue, un blog, un club

vendredi 11 mai 2018

Daniel Chambin était aux 100 Km de Belvès

Près de trois ans (32 mois exactement) après une opération de la hanche droite avec la pose d’une prothèse totale, j’ai « franchi le pas », revenir sur un bon vrai 100 bornes, les 100 Km de Belvès le 21 avril 2018. Seize semaines de préparation avec quatre séances hebdomadaires soit 45 km en moyenne (720 km au total) pour prétendre aller au bout d’une distance que je connais bien pour l’avoir parcourue une cinquantaine de fois environ (quand on aime on ne compte pas). Mais cette édition est particulière, je suis désormais Master 4 et je porte une prothèse de hanche. Finalement la chaleur du jour me fera oublier mon handicap. Je passe le marathon en 4 h 58, déjà bien éprouvé, il est presque 13 heures et le soleil tape bien fort. Au point de ravitaillement du 55ème km (plaine des jeux de Sarlat), de nombreux coureurs jettent l’éponge.



Le coup de chaud annoncé le matin au départ est bien présent. Il me reste alors 9 heures pour faire 45 km. Le délai de la course est de 16 heures. Il me faut donc franchir l’arche de l’arrivée avant minuit. Dans ma tête, c’est possible et j’adopte alors la méthode Cyrano (alterner course-marche). Ma route sera alors ponctuée de pipiranos compulsifs difficiles, de ravitos officiels et des incontournables Cyrano. Un programme ma foi qui me laisse un peu de temps pour admirer cette belle vallée de la Dordogne. Nous sommes ici au royaume des châteaux. Les ancêtres de ces lieux avaient l’étrange habitude de bâtir un monument haut dressé sur chaque butte de terre qu’ils croisaient. La chaleur devient de plus en plus forte. Je cherche au loin la toile blanche du ravitaillement telle l’oasis au milieu du désert. Un vrai mirage parfois ! Je marche et regarde la montre. Je passe le panneau du 80ème km et il est déjà 19 heures, soit 11 heures à taper le bitume périgourdin. Il me reste 5 heures pour faire 20 km. Je ne suis pas encore aux portes de l’ivresse car les jambes sont lourdes et un coureur qui me rejoint me demande si ça va car il paraît que je titube, pourtant je ne bois que de l’eau, que de l’eau. C’est vrai la route ne m’enthousiasme plus et les côtes se succèdent. Je cherche désespérément le panneau du 90ème km, il est 21 heures et la nuit va tomber. Au bout de la ligne droite, j’ai le panneau en ligne de mire. Au ravito, un bénévole me conseille de mettre la lampe frontale, ce que je m’empresse de faire. Je repars confiant pour les dix derniers km. Arrivé au bas de la côte finale, je réalise qu’il m’est possible de trottiner. Je donne tout, la machine est relancée. Je vois tout en haut les lumières qui surplombent l’arche de l’arrivée. Encore un mirage ? Sûrement pas ! La famille est là ! Je finis accompagné par ma petite-fille Chloé. Le chrono s’arrête : 15 h 10’ (il est 23 h 10). Sur les 575 partants, seuls 385 ont franchi la ligne avant minuit.